HISTOIRE DU VILLAGE
Seigneurs et gens de noblesse de Monthenault
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Vers 1400, Pierre Poire, seigneur de Monthenault, d'une ancienne famille bourgeoise de Laon.
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1438, Pierre Poire, fils du précédent. Ecuyer, seigneur de Monthenault, ensuite la seigneurie entre dans la Maison de Chambly et se fondra au XVIIIème siècle dans la Maison de La Tour du Pin-La Charce.
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1440, Pierre de Chambly, seigneur de Monthenault Son épouse est Paquette de Caulaincourt avec qui il a au moins 5 enfants : Mathieu, Jeanne, Guarin, Jean et Marguerite (femme de Jean de Milly).
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1490, Mathieu de Chambly, fils du précédent, seigneur, sans enfants.
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1513, Jean de Chambly, frère du précédent, seigneur de Monthenault, de Pancy, Chamouille, Colligis. Son épouse est Jeanne du Sart avec qui il a au moins 2 enfants, Lancelot et Charles (seigneur de Pancy, Chamouille et Colligis).
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1497-1530, Lancelot de Chambly, fils du précédent, seigneur de Monthenault, Varnier et Augicourt. Son épouse est Jeanne ou Jossine de la Haie, et ils ont au moins 4 enfants : Jean, Antoine (moine à Saint-Denis), Nicolas (seigneur de Varnier), Marguerite (femme de Nicolas des Fossés, seigneur de Longchamps près de Guise).
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15..., Jean II de Chambly, fils du précédent, seigneur de Monthenault, Pancy, Chamouille et Warsy, lieutenant au gouvernement de Sainte-Menehould. Soin épouse est Marie de Coland avec qui il a au moins 1 fils, Jean Jacques.
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15..., Jean Jacques de Chambly, fils du précédent, seigneur de Monthenault, Warsy et Bosmont par acquisition. Son épouse est Madeleine d'Anglebermer en 1646. Ils ont au moins 2 enfants : Jacques François et Claude (seigneur de Bosmont, son fils Jacques François de Chambly, mort sans enfant en 1730, transmit son titre à son neveu Charles François de Chambly, seigneur de Monthenault).
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1670, Jacques François de Chambly, fils du précédent, seigneur de Monthenault, Pancy, Chamouille, Colligis, Lierval, maréchal héréditaire du Laonnois, capitaine au régiment de Normandie. Ses épouses sont Claude de Roucy-Sissonne puis Françoise de la Gaulx dont il a Charles, Emmanuel (maréchal héréditaire du Laonnois, seigneur de Lierval titre qu'il vendit en 1719 à Mathieu Pinsonneau), Mariette et Madeleine (religieuses à Notre-Dame de Soissons), Claude (chevalier de Malte) et Marie Charlotte (femme de René de Saquespée).
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1684, Charles de Chambly, fils du précédent, comte de Monthenault, seigneur de Pancy, Chamouille, Colligis, Lierval, Courthuy, gentilhomme de la chambre. Son épouse est Henriette Marie de Bruneau et leurs enfants : Jean Jacques, Charles François, Marie Charlotte et Élisabeth Henriette (sans alliance), Marie Claude (religieuse à Notre-Dame de Soissons).
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Avant 1692 : Jean Jacques de Chambly, fils du précédent, comte de Monthenault, tué en 1692 à la bataille de Steinkerque.
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1692, Charles François de Chambly, frère du précédent, comte de Monthenault, de Bosmont en 1730, maréchal héréditaire du Laonnos. Son épouse est Jeanne le Corgneux et leur fille, Jacqueline Louise de Chambly, unique héritière du nom, quand elle épouse en 1741 René III François André, comte de La Tour du Pin, vicomte de La Charce, brigadier des armées du roi, commandant le régiment Bourbon-infanterie. Blessé à Wissembourg en 1744, et à Lauffeld, en 1747, il est mort en 1778. Une clause de ce mariage imposait que le fils aîné qui naîtrait de ce mariage relèverait le nom et les armes de la maison de Chambly. Ce qui fut fait en 1746 par la naissance d'un fils unique.
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17..., René Charles François de La Tour du Pin-Chambly, petit-fils du précédent. Chevalier, comte de La Tour du Pin Chambly et de Bosmont, vicomte de La Charce, seigneur de Monthenault, colonel en second du régiment d'Aunis, puis colonel des grenadiers royaux de Bourgogne, ses épouses sont Agathe Louise de Saint Antoine de Saint André en 1773, puis en 1779 Angélique Louise Nicolle de Bérulle, fille et soeur des premiers présidents du parlement du Dauphiné, petite-nièce du cardinal de Bérulle. Il est guillotiné le 4 avril 1794.
DIFFERENTS NOMS DU VILLAGE AU FIL DES SIECLES
Extrait du livre d'Auguste MATTON :
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Mons-Hunoth, 1143 (cart. De l'abb. De Saint-Martin)
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Mons-Hunoldi, 1159 (cart. De l'abb. De Saint-Martin de Laon, bibl. de Laon)
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Territorium de Monte-Hunodi, 1194 (cart. De l'abb. De Saint-Martin de Laon)
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Monthainaut, 1237 (ch. De l'Hôtel-Dieu de Laon)
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Monthenout, XIIIème (cueilleret de l'Hôtel dieu de Laon)
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Monthennout, 1326
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Mons-Henaudi,
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Mons-Henodi, 1340 (bibl. imp. Fonds latin ms. 9228)
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Monhenaut, 1389
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Monhenault, 1515 (compte de l'Hôtel-Dieu de Laon)
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Monthenot, 1411 (arch. De l'Emp.)
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Montenault, 1605 (appointés, baill. De Vermandois)
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Mons-Henodii, 1644 (arch. Comm. De Martigny en Laonnois),
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Paroisse de St Martin de Monhennault 1671
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Moineau, 1684 (arch. Comm. De Monthenault)
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Monshaynault, 1691 (arch. De Laon, état civil de St Remy Place)
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On prononce ordinairement Moineau, la seigneurie relevait de montbérault.
PAPETERIE de MONTHENAULT
Nicolas DUSSART, originaire de Chevennes, acheta le 10 novembre 1817 de Jean-Nicolas Latouche, garde-bois, 39 ares 46 centiares de Jardin et verger près du bois de la Motte, lieudit le petit plan. Il en amena facilement une source, à l'aide d'un réservoir, à une très petite usine, qu'il construisit à la hâte sur fourche, en vertu d'une ordonnance royale du 2 mai 1821, pour confectionner des cartonnages destinés au commerce Saint-Quentinois, puis, voulant mettre ordre à des affaires rendues difficiles par la construction de quatre places dont deux affectées à l'usine, et par le crédit, il céda, le 7 avril 1824, d'accord avec sa femme, Marie-rose Alondrelle, terrain bâtiments, meubles et ustensiles à Louis Lescalier, originaire de Douay, et à sa femme,Marie-rose Garouart, moyennant une rente viagère de 300 francs, réductible d'un tiers après sa mort ou celle de sa femme. Il se retira à Monthenault et donna le nom de papeterie à un petit moulin qu'il prit à bail,
y fabriqua du cartonnage et un peu de papier gris jusqu'à sa mort (26 octobre 1827) Louis Lescalier, aidé par Nicolas Lamborion, devenue simple ouvrier, et par Prosper Hardy, fils d'un autre maître-papetier, fabriqua pendant vingt ans du cartonnage et du papier gris pour les marchands de Reims et de Saint-Quentin. La papeterie n'était guère en activité que 150 jours par an. Le labeur quotidien n'obtenait péniblement que dix rames d'une usine construite à la légère en débris de planches continuellement ébranlées. L'usine fut vendue le 6 mars 1844 à Dossus, tisseur, qui la convertit en moulin à blé. Elle passa ainsi en plusieurs mains et redevint papeterie de 1856 à 1864, époque où Théophile Créplet l'abandonna pour convertir une filature de laine établie à 200 mètres de là, en une papeterie mécanique (système Ferdinand Oblipant). Cette dernière, soumise à des chômages quotidiens de quatorze heures, occupa deux ouvriers qui utilisèrent les vieux papiers, les débris de toile d'emballage destinés, la plupart du temps sur commande, aux commerçants de Cambrai et de Fourmies.
Monographie
De 1884, écrite par Monsieur CHARON instituteur à Monthenault :
Il n'y a pas d'ancien monument subsistant encore jusqu'en 1840, il y avait encore des restes considérables du château des Seigneurs de Monthenault : Chambly, la Tour du Pin, de Montbreton, tout cela est détruit. Le château était bâti lui-même sur l'emplacement de l'ancien monastère. Plus presque de vestiges de ces antiquités. Rien jusqu'à présent n'a révélé la présence d'un ancien cimetière.
La commune de Monthenault ne possède qu'une église sous le vocable de Saint Martin, dont la fête religieuse se célèbre le 11 novembre. Jusqu'en 1845, la fête civile avait lieu à cette date, depuis on l'a placée au premier dimanche de Juin.
Une inscription placée au-dessus de la plus petite porte d'entrée, avec la date de 1677, porte à croire que l'édifice a été construit à cette époque. Pourtant, la pierre qui produit cette indication semble avoir été rapportée et venir d'une construction antérieure.
L'édifice à les dimensions intérieures suivantes, longueur : 19 mètres ; largeur : 5,60 mètres ; hauteur : 5,37 mètres ; il n'a aucun style, aucun caractère architectural ; c'est simplement un bâtiment formé de quatre murs, marquant à peine les divisions principales : sanctuaire, choeur, nef par une surélévation du sol de 0,14 mètres au-dessus de la partie suivante.
Le sanctuaire a 3,17 mètres de longueur, le choeur 5,56 mètres et la nef 10,27 mètres. Cette nef est terminée par un simple pignon à l'Ouest, dans lequel est pratiquée la grande porte que l'usage seul peut décorer du titre de portail. On y arrive par un escalier de neuf degrés, d'une hauteur totale de 1,70 mètre. Aucune architecture, aucune ornementation ne décore l'intérieur. La voûte est une surface plane à peine interrompue à la fin du choeur par un arceau à plein cintre de 4,54 mètres d'ouverture appuyé jusqu'au sol sur des pieds formant corps avec la muraille. La situation géographique est celle de la plupart des églises catholiques : l'autel est placé à l'Est.
Une seule partie de l'édifice attire l'attention, c'est la sacristie, qui, selon toute apparence était une chapelle d'un édifice plus ancien. Le bâtiment qui contient le sanctuaire, le choeur et la nef y a été comme soudé : ainsi que l'indique l'ouverture en plein cintre que l'on a bouchée ; cinq petites fenêtres irrégulièrement placées, 2 au sud, 2 au nord, éclairent le tout. La sacristie ne communique plus avec le corps principal, la nef, que par une petite porte pratiquée en retrait de muraille, elle forme le bras droit d'une croix latine, sans nul doute, reste d'un monument plus complet. Un ouvrage de maçonnerie massif et sans élégance, à l'Est, y figure un autel quoique le revêtement qui forme le dessus ne porte aucun signe. La fenêtre qui éclaire cette sacristie au Sud est conçue dans le style ogival flamboyant. La voute est divisée en quatre compartiments par autant de nervures ou voussures, prenant naissance à 3 mètres du sol dans les encoignures et réunies au centre par une clef sans ornement. Le pavage de la sacristie enferme une pierre tombale bien conservée de 1,46 mètre sur 0,80 mètre, rectangulaire. Malheureusement, comme pour celle-ci et pour les autres, le temps, l'usure par les pieds ont eu raison des inscriptions qu'elle portait presque : toutes sont indéchiffrables. Néanmoins, on peut y lire en caractères gothiques : Chambly ..... décembre ...... D'après la gravure qui représente un homme d'armes, est-ce de Charles François, Maréchal du laonnois, ou de Jacques François, tué à Steinkerque 1692. Faisant suite : une pierre rectangulaire, on y lit en caractères Romains : Sr de Monthenault, Chamouille, Covilligy, Chaumont.
Quatre autres pierres dans l'Eglise :
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Une, on y lit en caractères gothiques : W. feme de Pierre de Chambly (date effacée)
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Une illisible, sauf la date de 1693
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Une on y lit en caractères romains : Deviviez, décédés en 1741
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Une on y lit : Ci gît Estienne Lapie 1733
D'ailleurs le pavage de l'Eglise, en dalles de toutes dimensions, ajustées sans symétrie, provient en grande partie de pierres tombales que le temps a unies, ou qui auraient été placées sans dessus dessous.
On est alors conduit vers ces deux hypothèses :
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1/ il existait un monument ancien assez complet sur l'emplacement duquel s'est élevée l'église actuelle
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2/ ce monument ancien renfermait les sépultures des familles notables de la localité
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Une troisième hypothèse détruirait la seconde, ces pierres proviennent peut-être d'un ancien cimetière, autrefois attenant à l'église.
Nous l'avons déjà dit : aucune ornementation ne rompt la monotonie des murs : crépis à la chaux, à moins que l'on ne considère comme ornements les objets suivants de peu de valeur :
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Un chemin de croix érigé le 29 septembre 1867, lithographie qui n'a rien d'artistique
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À droite et à gauche de l'autel, deux statues en plâtre de Saint Martin, pourquoi 2 Saint Martin ?
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Au-dessus de l'autel une statue de la Vierge Mère, style moderne
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Un autel en bois, adossé au pignon Est, sans cachet spécial
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À l'entrée du choeur, à droite, une bannière de la Vierge, à gauche, une bannière du patron Saint Martin.
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Près de la grande porte, à gauche, les fonds baptismaux, sorte de cuve massive en pierre dure, calcaire, décorée de quelques arabesques.
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Au-dessus de la grande porte, un vieux crucifix en bois, plutôt taillé que sculpté, de grandeur presque naturelle ; il n'a guère d'autre mérite que son ancienneté et la naïveté de sa conception.
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Deux petits crucifix en ivoire, aussi assez anciens.
L'église, avant et après 1789, possédait deux cloches, le clocher, que nous oublions, s'élève au milieu de l'église, au-dessus du toit, c'est un simple carré de charpente massive, terminé par une pyramide hexagonale, le tout recouvert d'ardoises.
Ces deux cloches, brisées accidentellement, furent remplacées en 1851, par une seule pesant 500 kg, elle porte cette inscription : J'ai été fondue en 1851 bénite par Mr Louis François Cordier, curé de Monthenault (sous-entendu Martigny) j'ai eu pour parrain Mr R.H.C. Humbert Comte de la Tour du Pin Chambly de la Charce, et pour marraine Mme CH. Alexandrine de Maussion, d'Arrancy, son épouse ; ils m'ont nommée : Angélique, en présence de M. L.A. Joré, maire.
Avant 1789, Monthenault était une cure, 3 maisons encore habitées ont servi de Presbytères. Les curés, comme partout, alors rédigeait les registres de l'Etat Civil dans lesquels ils s'intitulaient curé de Monthenault et de Montbérault. Le plus ancien registre commence le 15 mars 1695.
Après 1792, Monthenault est rattaché à la paroisse de Martigny, quelques fois aussi à celle de Chamouille.
Curés de Monthenault et Montbérault :
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En 1695 L. Grenier
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En 1715 R. Fournier
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En 1745 Bouvet
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En 1760 Augustin Louis Noiron
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En 1791 Taton (son dernier acte sur les registres est daté : samedi 13 octobre 1792)
Terminons cet article, par un acte tiré des archives, il concerne le curé Noiron, mais n'est pas de sa main et n'est même pas signé, nous respectons l'orthographe et les termes : Cejourdhuj trante janvier 1791 pandant le pronne de la Maisse paroissialle, le sieur Augustin Louis Noiron, prêtre et curé de Saint Martin de Monthenault est antré dans l'église.
"Me chere paroissien nous a til dy et vous sur tous messieur les officier municipaux daignée macorder pour un moment vôtre attentions. Heureux celui qui nadmet point de faute il n'est point obligée en reparations pour moi mest frere qui a eut le maleur de faillir ge ne rougy point defacer autant qu'il est en moi le scandale que je vous ai donnée.
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Acablée par lage et la malady prest de decendre dans le tombau effrayés des jugement de Dieu et du conte redoutable que j'aurait à rendre, je veux consacrer mes derniers moment a rendre homage a la vérité publier sans crainte des sentiment gravée dans mon coeur de ma plus tendre enfance et que la feblesse des infirmitees et plus encore les sollicitations présentes et importunitée mônt empechée de manifester je veut donner un exemple authentique de ma soumission au puissance, rendre à César cest qu'il apartien a César, et a Dieu cest qu'il apartien à Dieu. En conséquence aprèst avoire emplorée les secour d'en haut je déclare que je veut vivre et mourire dans la foi catolique apostolique et romaine je jure de vaillier avec soint aux troupaux qui ma étée confier par l'église et je jure detre fidelle alanations et alaloi et au roi et de maintenire de tout mon pouvoire la constitution politique et civile decrétée par l'assemblée sanctionnée par le roy et acceptée par la nations, protestans quant au spirituelle de mon entérieure et par fotte soumissions a l'église et a tous jugement du saint siège et autre superieure eclisiastique et legitime. Declare en même tent que je desavou tout serment antérieure qui resprimeront pas ses sentiments tout mon regret en quittant la vie aurait
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étée de perdre votre estime celle de tous mes consitoyens et de matirer le maledictions du seingneur en fesant un serment qui me renderaient sacrilège et prevarieuteur et qui me séparaient du saint de l'Eglise de Jésus Christ."
Le 20 février 1791, un acte constate que le sieur curé (Noiron) incommodé, faisant desservir la paroisse par un de ses neveux ci-devant Chanoine de la Cathédrale de Laon répond au prône de la messe qu'il n'annoncera par le Te Deum en actions de grâces ordonné par le directoire du Département de l'Aisne.
Le 3 avril 1791, installation de M. Taton successeur de l'abbé Noiron. M. Taton prête le serment d'être fidèle à la nations, à la loi et aux roy et des maintenire de tout son pouvoire la constitutions civille decretée par lassemblée nationale sanctionné par le roi. Ce jour là, l'abbé taton chante la Messe le Te Deum prescrit. Puis, il répond : qu'il laisse l'ancien curé (Noiron) jusqu'à la fin de ses jours. Dans le presbytère, parce qu'il est dangereusement malade. En effet l'abbé Noiron est décédé dans ce presbytère le 16 avril 1791 à 3 h du soir et a été inhumé dans le cimetière le lendemain.
LE VILLAGE
Village situé sur le plateau qui sépare la vallée de l'Ailette et celle de l'Ardon, le ruisseau du Moulin d'Eduits, affluent de l'Ailette (affluent de l'oise) est le seul cours d'eau qui traverse la Commune. Situé sur le passage de la chaussée gauloise dite de Barbarie de Metz, "Mons Hunold", cité au 13ème Siècle. On dispose pour Monthenault de deux formes anciennes du nom : Mons Hunoth et Mons Hunoldi ; il s'agit d'un nom composé à partir du mot latin : mons-montis, signifiant : mont, montagne, mais qui peut aussi en toponymie, désigner un accident du relief peu important, une élévation de terrain.
Le second terme du composé est un nom d'homme d'origine germanique : Hunoldus. Il faut savoir que ces noms de personne d'origine germanique ont prévalu en France pendant des siècles. Ils apparaissent à l'époque des grandes invasions et restent "à la mode" pendant tout le Moyen Age. S'ils sont très fréquents du VIème Siècle, on les trouve encore plus tard. Monthenault doit donc son nom à cet homme, Hunoldus, qui, à une date indéterminée, mais avant 1143, décide de s'installer sur une élévation de terrain. Cet homme acquiert une propriété, défriche des terres inoccupées, y construit une villa et y installe sa famille en donnant son nom au lieu nouvellement conquis sur le saltus. C'est ainsi que l'on désignait en latin les forêts, mais aussi ce qui n'est pas cultivé par l'homme et qui ne porte pas de nom spécifique.
AVANT LA GRANDE GUERRE
La plus ancienne famille seigneuriale que nous connaissons est issue, vers 1400, d'une souche bourgeoise de Laon et porte le nom de POIRE. Elle nous donne deux générations de Pierre : Pierre POIRE I et Pierre POIRE II ; puis, dès 14410, commence la longue descendance des de Chambly, famille originaire de Picardie, qui demeura à Monthenault pendant plus de 350 ans. La seigneurie de Monthenault relevant du chapitre de la Cathédrale de Laon, elle jouissait des droits de vinage, de rouage et de pressoir banal, ce dernier comportant une redevance de pressurage d'un pot de vin sur neuf. Le vignoble avait une étendue de 12 hectares et demi en 1780, et détenue par les Chambly du 14ème au 18ème, puis par les de la Tour du Pin à partir de 1757. Au nord du village, la maison seigneuriale, où se trouvaient les pressoirs banaux, délaissée par ses maîtres depuis le XVIIème siècle, était transformée en ferme et en vendangeoir, reconstruit au siècle suivant. Après l'arrestation du comte de la Tour du Pin Chambly, à la révolution, le mobilier fut vendu en 1794 et les huit pièces de vin qu'on y trouva, attribués à l'hospice des malades de Laon. Le Village, son château Renaissance et ses sept vendangeoirs furent entièrement détruits en 1914-1918. Après la guerre, l'emplacement de la maison fut cédé par bail emphytéotique à Monsieur Charles Collin de Laminière (épouse Yvonne Bohineust de Boulardière) pour construire une nouvelle ferme et une demeure, celles-ci furent ensuite occupées par leur fille Anne-Marie Collin de Laminière (époux Pierre de Buttet).
Le Hameau de Chaumont, qui dépend du village de Monthenault, avait une Abbaye, construite au XIIIème siècle, qui dépendant de l'ordre des religieux de St Martin de Laon, propriétaires de cette terre. Une maladrerie y aurait été installée par la suite, puis une simple ferme.
LA PATACHE AU PERE CADOT
La Maison Cadot était située à Monthenault, route de Laon, Madame Cadot tenait le Café qui faisait également office d'épicerie et d'Auberge. Monsieur Cadot, lui, s'occupait de la voiture publique, qui avait trois fonctions : assurer la correspondance des voyageurs entre la gare de Maizy-Beaurieux et la Gare de Laon, assurer le service quotidien des journaux de Paris et des Messageries Hachette et Cie, acheminer le courrier : une boite à lettres mobile se trouvait sur le côté droit de la diligence.
LA GRANDE GUERRE 1914-1918
1914-1918 Monthenault est aux mains des Allemands pendant toute la durée du conflit. Le Village subit de très intenses bombardements français lors des semaines qui précèdent l'offensive sur le Chemin des Dames. Le front se rapproche encore à l'automne 1917. L'Ailette séparant les deux camps. Monthenault est entièrement détruit en 1918 et reçoit la Croix de Guerre en 1920. La reconstruction s'échelonne jusqu'au début des années 1930.
Sur cette carte postale, même si la route de Laon est en mauvais état, les premières maisons provisoires en pierre ou en bois pour loger les habitants de Monthenault rentrés de l'exode forcé sont visibles
EGLISE SAINT MARTIN
L'église Saint Martin à l'instar de nombreuses églises du département de l'Aisne est détruite durant la Première Guerre mondiale.
Elle est reconstruite en pierres et béton armé en 1930 sur les plans de l'architecte Albert-Paul Müller ; de conception très originale, très colorée et qui se rapproche fortement de l'Art Déco. Sa façade est loin d'adopter un plan commun avec sa tour moderne accrochée au 3/4 de pignon du bâtiment principal. Elle présente un plan sous la forme d'un T renversé. Le clocher à gauche et la chapelle des fonts à droite encadrent le narthex.
La réalisation du bas-relief de l'entrée a été confiée à des élèves de l'école nationale des Beaux-Arts. Cette sculpture montre un saint en habits de prêtre, célébrant l'eucharistie devant dix femmes saintes, à ses pieds. Plus bas, le motif des ailes des anges est repris et amplifié rappelant d'autres motifs très Art Déco.
Les décors intérieurs ont été mis en forme par le peintre Eugène Chapleau, auteur de fresques religieuses.
à l'intérieur de cette église, on découvre la pierre tombale de Jean de Chambly.
A l'intérieur, on note tout de suite deux choses en rentrant dans cette église : bien sûr cette lumière bleue dégageant une ambiance unique et la forme ovoïdale à nouveau des voûtes en béton des trois travées de la nef unique.
Mais à l'inverse, et pour faire un contraste, les ouvertures utilisent la ligne droite uniquement. Deux petites niches (qui rappellent un transept) flanquées de deux colonnes cannelées abritent des sculptures. à l'ouest, à l'entrée, se trouve un petit escalier menant à une tribune.
Les vitraux, essentiellement bleus, sont l'oeuvre du verrier Louis Barillet, grand prix des expositions de Notre-Dame de Paris en 1937 et de Bruxelles en 1958. Ce sont majoritairement des couleurs froides, comme celle des murs, qui ont été choisies.
Voici d'abord les vitraux du choeur, le Christ en croix, entouré de deux saints : à droite Saint REMI et à gauche Saint Martin.
Puis les autres vitraux représentant les évangélistes ainsi que saint Pierre et saint Paul, dans un petit losange, au milieu de motifs géométriques. Ces figures sont tout à fait de style Art Déco.
L'église est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques en 2001.